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appart en Chine
24 août 2007

le mythe du bouvier et de la tisserande

Les histoires de fées qui s’unissent bon gré, mal gré avec un paysan remplissent les folklores d’ici ou d’ailleurs. La Chine compte nombre de légendes où une fée renarde se montre sous ses plus beaux atours et gagne le cœur d’un pauvre terrien. Ces légendes qui ne se terminent que très rarement bien étaient un thème privilégié et récurent de la littérature. Voir la biographie de Dame Ren ou (8 siècles plus tard) la Renarde de Fenzhou par Pu Songling (LEVY, André, trad.), Arles : Picquier, 2005 


Contrairement à ces légendes de Renardes et autres revenantes qui quittent leur monde pour vivre avec les terriens, le mythe de la tisserande inclut un festival, le 7ème jour du 7ème mois, encore accompagné de rites à Taiwan et au Japon. La plus ancienne mention de ce mythe remonte à plus de deux mille cinq ans, dans le livre des Odes (Shi Jing)

La tisserande est une fille de l’Empereur Céleste, c’est elle qui tisse de ses doigts de fées les couleurs du ciel et ses variations saisonnières. S’ennuyant devant son métier elle décide de descendre sur terre pour se changer les idées. Avec ses six sœurs elle prend un bain dans un étang à proximité du champ où se trouve le jeune bouvier, orphelin de père et de mère.
Suivant le conseil de son ami le vieux bœuf, il vole les habits de la fée qui ne pourra se rhabiller que si elle accepte le mariage. Ensuite ils vécurent heureux, lui aux champs elle devant le métier à tisser tel un couple typique de paysans.
Avant que l’empereur ne se rende compte de sa disparition, la tisserande a le temps de donner deux enfants à son mari. Quand sous ordre de l’empereur elle est enlevée, le bouvier, qui porte ses deux enfants dans des paniers au bout d’une palanche retrouve sa piste jusqu’au ciel mais l’Impératrice céleste ouvre, d’un coup d’épingle a cheveux une rivière infranchissable entre les deux amants : la voie lacté ou en traduction littérale la rivière argentée.

Chacun se voit remis à sa place, le bouvier sur terre et la fée au ciel. Le rythme des saisons reste malgré tout perturbé vega_altairspar le désespoir de la tisserande alors l’Empereur est obligé de permettre à la petite famille de se revoir une fois par année, le 7ème jour du 7ème mois. On dit que ce matin là il bruine et que ce sont les larmes douces et amères de la tisserande qui retrouve son mari et ses enfants sur un pont de pies pardessus de la voie lactée.

SI vous regardez le ciel un soir d’été vous verrez deux étoiles brillantes de part et d’autre de la voie lactée, c’est le bouvier (Altaïr de la constellation de l’Aigle) et la tisserande (Véga de la constellation de la Lyre.) Plus simplement vous pouvez regarder une carte du ciel.


Dans les différentes versions du mythes nous retrouvons toujours les deux amants et leurs origines, le bœuf, la palanche et les deux enfants (L’étoile Altaïr a deux petites étoiles à ses côtés.)
Il existe des variantes quant à la rencontre des deux amants certains histoires racontent que la tisserande aurait été émue par le bouvier alors qu’elle était encore au ciel et qu’après leur mariage elle délaissa le tissage et lui les champs. D’autres disent que la tisserande enseigna son art aux femmes du village. On raconte aussi que c’est en se couvrant de la peau du bœuf que le bouvier a pu monter au ciel et retrouver sa princesse. Ce mythe raconte l’agencement du monde, le ciel en haut les humains en bas, il raconte la fin de l’âge d’or quand les bêtes pouvaient parler et que les humains pouvaient grimper jusqu’au ciel.

Je terminerai en faisant le parallèle avec l’histoire d’Orphée qui va chercher Eurydice dans un autre monde, les Enfers. Lui aussi pouvait parler avec les animaux et lui aussi perd son amour dans un espace non humain. Par contre la culture grecque ne lui laissera pas un jour par année pour transgresser les lois de l’agencement animaux-humains-divinités.
Pour terminer mes propres transgressions je note et cela sans vouloir y voir aucun lien possible que l’étoile de la tisserande (Véga) est dans la constellation de la lyre, la lyre d’Orphée qu’Apollon accrocha au ciel, d’autre part que notre constellation du bouvier n’a rien à voir avec l’étoile que les Chinois nomment le bouvier

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