Wuchang vers le fleuve
la plaine Jianghan ne me dit rien de connu pourtant j’y habite depuis plusieurs mois, c’est plat et puis il y a des montagnes et puis des lacs des rivières des rizières des légumes rouges, jaunes, c’est vert luxuriant, des gens qui vaquent tranquillement sans se soucier de mon long nez.
Le bus 515 finit par traverser l’un des ponts en dos d’âne nous sommes au milieu du Lac de l’Est au milieu de la Chine. Et puis encore des forêts, la villa de l’Empereur Rouge avant sa dernière digue sur le lac et le premier arrêt sur la rive de la ville. Il y a une rangée de petits hôtels aux chambres bon marché le bus continue une petite colline à gravir, cahin cahant fumée noire et toute l’énergie d’un peuple dans le calme. Les maisons sont basses, nous avons passé l’Alliance française et continuons de longer les kilomètres de l’Université. Des petits jardins, de grâce monsieur le promoteur ne couper pas mes fleurs nous traversons les rues méridionales et après la place toute toute plate ses colombes blanches et s’il fallait vraiment en rajouter le stade qui finit enfin par s’étioler à travers les branches des bouleaux qui mène jusqu’à l’intersection pour la gare mais nous ne descendrons pas avant le terminus. Derrière les arbres de chaque côté de la route les petites échoppes on repart les vélos, les cœurs brisés on vend des tissus des bandes de beignets ouh chaud le quincaillier est le bienvenu et puis encore un vendeur de moto un hôtel une banque en veux tu en voilà. Je me poserais à côté de kiosque et goûterais le goût du coca le dernier au goût de vanille. Les portes claquent le bus repart à travers un agglomérat de pièces de puzzle que le hasard ou le destin a laissé se coller les unes aux autres pour former la capitale du Hubei. Pièces d’eau, de vieilles rues qui s’agglutinent ou s’étendent dans les artères marchandes aux colonnes coloniales, Lac de l’Est le calme le centre de la Chine sont ici, pièces de zones de développement économique, usine de voitures françaises, aciéries maisons grises et encore des pièces bleues et le ciel blanc d’un peu d’humidité. Petits jardins. Silence pas un mot vous y êtes, vraiment il ne fait pas de bruit, souple et puissant, entre la colline du serpent et celle de la tortue le fleuve chargé de limon la vie de la ville son berceau son aura. La traversée durera une éternité, elle nous plongera dans l’histoire quand l’histoire n’existait pas et nous reviendront du futur, de l’embouchure Shanghai et son architecture qui nargue les cieux.